Agriculteur de père en fils

Chaque mois, le secteur Philanthropie · Diplômés de La Cité vous propose de découvrir le parcours de donateurs, diplômés et membres de la communauté de La Cité.

Alexandre Henrie

Par Alexandre Henrie

D’une certaine façon, j’ai toujours su que je finirais par travailler en production agricole. Après tout, j’ai grandi sur la Ferme d’Orléans et y ai travaillé toute mon adolescence.

Mais lorsqu’est venu le moment de choisir un programme d’études, j’ai opté pour la nouveauté. Je voulais élargir mes horizons en étudiant dans une ville loin de la maison et dans un domaine autre que l’agriculture, tout en y étant relié.

Mais après un an d’université, je me suis rendue compte que je ne faisais que repousser l’inéluctable, soit que j’allais éventuellement retourner travailler à la ferme familiale. Aussi bien m’y mettre le plus tôt possible et éviter de perdre un temps précieux !

C’est ainsi que je me suis inscrit au programme de Techniques agricoles – production de fruits et légumes.

Tisser des liens avant tout

Pour quelqu’un comme moi qui avait travaillé dans le milieu et était entouré de personnes expérimentées, mon passage à La Cité a été particulièrement utile au niveau du développement de mon réseau de contacts.

« Le milieu de l’agriculture est tissé serré. Il n’y a pas une année qui passe sans que je ne sois en contact avec d’anciens camarades de classe ou professeurs pour emprunter de l’équipement, demander conseil ou offrir mon soutien. »

C’est d’ailleurs pourquoi, aujourd’hui, comme co-propriétaire de La Ferme d’Orléans, je trouve très important d’accueillir des classes à la ferme pour permettre aux étudiants de vivre une expérience plus pratique et de voir comment les choses se font sur le terrain.

Les partenariats et les échanges font aussi partie de notre modèle d’affaires. Par exemple, nous hébergeons une cinquantaine de ruches sur notre terrain pour permettre à un apiculteur de produire du miel que nous vendons à notre boutique aux côtés de produits de d’autres fermes locales comme ceux de l’érable.

Reprendre le flambeau familial

Il y a près de deux ans, nous avons tranquillement entamé un processus de transfert de la ferme. Pour le moment, mes parents demeurent fortement impliqués dans les opérations mais ma femme et moi sommes désormais co-propriétaires avec eux et comptons reprendre entièrement la ferme lorsque mes parents partiront à la retraite.

« Assurer la relève et la succession constitue un enjeu de taille dans le milieu agricole et nous comptons nous faire accompagner par les programmes existants afin de faciliter la transition. »

Je travaille à la production avec mon père, ainsi qu’au développement de l’entreprise, tandis que ma femme, grâce à son diplôme en comptabilité, travaille surtout aux côtés de ma mère, s’occupant des finances et de la boutique.

Ma femme ne vient pas d’une famille d’agriculteurs mais a vite conclu qu’elle allait devoir s’impliquer d’une façon ou d’une autre pour que nous puissions passer un peu de temps ensemble. Le travail de la terre en est un qui n’offre pas beaucoup de moments de répit, ce qui explique pourquoi de si nombreuses fermes sont gérées par des couples et des familles.

Travailler avec sa famille comporte son lot de défis mais au bout du compte, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres et j’aime bien penser que ma vision permet à l’entreprise de croître et d’évoluer.

 


Ce que je fais en hiver :

Il y a toujours quelque chose à faire pour la ferme, même en hiver, que ce soit les demandes de travailleurs étrangers, la comptabilité, la formation continue ou les conférences. Ceci dit, je suis un mordu de ski et je prends avantage de la saison morte pour skier le plus souvent possible au Mont-Blanc, une montagne des Laurentides où je suis aussi patrouilleur.

Une source de fierté :

Au cours des dernières années, j’ai instauré plusieurs nouveautés lesquelles apportent ce que je crois être une réelle plus-value à notre entreprise.

Je pense notamment à l’instauration d’un système transactionnel informatisé, aux partenariats avec La Cité, à l’adoption de méthodes mieux adaptées aux changements climatiques et à la construction de notre cuisine commerciale visant à optimiser la transformation des produits de la ferme en tartes, sauce tomate et autres mets préparés.

Mon prochain projet :

Ce ne sont pas les projets qui manquent mais la création d’une cidrerie et d’un restaurant où les gens pourraient venir se rencontrer et se ravitailler est le prochain projet que j’espère concrétiser.
Notre ferme produit déjà un cidre tranquille avec des pommes de notre verger mais nous comptons éventuellement créer un cidre alcoolisé et ouvrir un espace qui permettrait aux gens de venir y goûter.

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