Comment lire une étiquette de vin?
Le geste est à tel point ancré dans nos habitudes de magasinage qu’il se fait automatiquement : on prend l’objet convoité dans ses mains et on lit ce qui est inscrit sur l’emballage, en espérant être éclairé sur la nature et les principales caractéristiques du produit.
À cet égard, l’achat d’une bouteille de vin en mystifie encore plusieurs. En effet, peu de gens savent réellement déchiffrer une étiquette de vin.
- Nero d’Avola est-il le nom d’une région, d’un cépage (variété de raisin de laquelle est issu le vin) ou d’un type de vin particulier?
- Qu’est-ce qu’un « Premier cru »?
- Que signifie la mention « Réserve »?
Le fait que la réglementation concernant la classification et l’étiquetage des vins varie d’un pays à l’autre rend l’exercice d’autant plus complexe.
Il ne sera pas possible de faire le tour complet de la question en quelques lignes, mais en examinant les renseignements de base suivants qui peuvent figurent sur une étiquette de vin, on devrait au moins réussir à y voir plus clair.
Le nom du cépage : la présence ou l’absence du nom du cépage constitue le principal élément qui distingue les étiquettes les unes des autres (et celui qui suscite le plus de questions). En effet, plusieurs vins produits en France et dans certains autres pays d’Europe n’affichent sur l’étiquette que la région d’où provient le vin, sans faire mention de l’ingrédient clé à la base du nectar. Donc, à moins que l’information ne figure sur la contre-étiquette à l’arrière de la bouteille, il incombe au consommateur de savoir, par exemple, que les vins rouges de Bourgogne sont tous issus de pinot noir et qu’à Bordeaux, le sauvignon blanc et le sémillon dominent l’assemblage des vins blancs. À l’inverse, presque tous les vins élaborés dans ce qu’on appelle dans le jargon vinicole le « Nouveau Monde », soit principalement l’Amérique, l’Océanie et l’Afrique, utilisent une approche plus axée sur le consommateur moyen en indiquant clairement le nom du cépage sur l’étiquette. Afin de vous aider à bien les identifier, un tableau des cépages les plus communs vous est présenté au bas de cet article.
L’origine du vin : le pays, la région, ou même la parcelle de vignoble d’où proviennent les raisins. Il est important de savoir que la plupart des pays producteurs ont instauré un système d’appellation d’origine contrôlée qui délimite les zones de production, qui encadre les méthodes de culture et de vinification, et qui contrôle la qualité. En Ontario, c’est l’agence Vintners Quality Alliance, avec son label VQA, qui est chargée de certifier l’origine et la qualité des vins.
Le producteur du vin ou le négociant : l’entreprise qui produit et (ou) qui commercialise le vin.
Le nom de la cuvée : il s’agit souvent d’une marque de commerce (p. ex. : Big House Red). Les producteurs qui vinifient plusieurs cuvées choisissent aussi parfois de les différencier selon le nom du cépage (p. ex. : Alamos Chardonnay, Alamos Syrah, etc.) ou de la parcelle de vignoble d’où proviennent les raisins. Inversement, lorsqu’un producteur ne commercialise qu’une cuvée principale, il lui donne parfois le même nom que son domaine (p. ex. : Château Margaux).
Le millésime du vin : il s’agit de l’année de la récolte du raisin (et non celle de l’embouteillage!). Si le millésime n’est pas indiqué, cela signifie généralement que le vin est constitué d’un assemblage de cuvées de différentes années (commun avec le champagne).
Mentions supplémentaires et facultatives : c’est souvent aussi là que ça se complique. En effet, à moins de connaître les particularités propres à chaque région vinicole, difficile de savoir, par exemple, que la mention « Grand vin de Bordeaux » n’est pas un gage de qualité supérieure, qu’un vin rouge espagnol Reserva doit avoir vieilli au moins 12 mois en fût de chêne (soit six de plus qu’un Crianza), qu’aucune règle n’encadre l’usage du terme « vieilles vignes » sur une étiquette, et que les vignobles de Bourgogne sont classés selon une rigoureuse échelle de « crus ». Ceux qui souhaitent élucider cet aspect des étiquettes de vin ont donc peu d’autres choix que de consulter des ouvrages de référence en la matière.
Le taux d’alcool et le volume de vin dans la bouteille : au moins, ça, c’est assez simple à comprendre…
Tableau des cépages les plus communs
Cépages rouges |
Cépages blancs |
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Cabernet franc | Mourvèdre | Chardonnay | Pinot gris |
Cabernet sauvignon | Pinot noir | Chenin blanc | Riesling |
Gamay | Sangiovese | Gewurztraminer | Sauvignon blanc |
Grenache | Syrah (ou shiraz) | Muscat | Sémillon |
Malbec | Tempranillo | Pinot blanc | Viognier |
Merlot | Zinfandel |