Fête et tradition : Le temps des sucres
Lorsque les journées chaudes succèdent aux nuits froides des mois de mars et d’avril, le moment est venu d’entailler les érables. La sève qui s’écoule sera transformée en sirop. C’est le temps des sucres!
Pour le plus grand délice des générations qui suivront, les colons européens développent avec ardeur cette pratique empruntée aux tribus amérindiennes de l’est du pays. Ce liquide sème l’enchantement dès qu’on y trempe les lèvres, à en croire un voyageur français qui écrit, en 1704 : « la sève admirable des érables est telle qu’il n’y a point de limonade, d’eau de cerise qui ait si bon goût ni breuvage au monde qui soit plus salutaire ».
La récolte de l’eau d’érable exige pourtant un travail intensif : entaillage des arbres, installation des goutterelles ou chalumeaux, et collecte des seaux à l’aide d’un traîneau surmonté d’une barrique de bois. Malgré tout, l’opération prend des airs de fête, puisqu’on peut enfin sortir après le long hiver. L’évaporation de l’eau contenue dans la sève produit le sirop qu’on pourra déguster au cours de l’année. Comme pour le sucre d’érable dur, ou sucre du pays, qui prend forme dans les moules en bois. On doit attendre le printemps pour savourer une lichette, car c’est sur la neige qu’on enroule la tire d’érable à l’aide d’une palette. Aujourd’hui un réseau de tubulures en plastique a remplacé les seaux et les goutterelles de bois, mais cela n’empêche pas familles et amis de partager un repas à la cabane à sucre suivi, bien souvent, d’une promenade en forêt.