Fête et tradition : Le charivari

enfants qui font du bruit avec des ustensiles de cuisine

« Quel charivari! » dit-on parfois en parlant d’un vacarme. Sait-on seulement que ce terme assez familier fait référence à une coutume relevant d’une forme d’intolérance?

Dans la campagne du XVIIIe siècle, gare à celles et ceux qui dérogent aux lois de la morale collective, car ils pourraient être victimes d’un charivari. Huées, sifflements, bruits de chaudrons et autres percussions de fortune : un tel tapage sera servi sous la fenêtre de quiconque présente un comportement sexuel ou conjugal jugé non « respectable » par le reste de la communauté. Qu’il s’agisse d’une veuve qui se remarie trop rapidement, de nouveaux mariés dont l’écart d’âge est important ou d’un époux adultère, tous risquent de provoquer une bruyante désapprobation. Un charivari peut se poursuivre pendant des heures et la victime, exaspérée, donne parfois de l’argent aux chahuteurs afin qu’ils quittent les lieux.

Utilisant principalement la dérision, cette justice communautaire tient lieu de contrôle social. Le charivari prend toutefois de telles proportions (vandalisme, voies de fait) qu’on en interdira la manifestation. L’État ne peut pas tolérer l’exercice d’une justice qui lui revient de droit et il doit protéger les libertés individuelles de tout citoyen, indépendamment du comportement moral. Néanmoins, les charivaris auront cours jusque vers la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, on appelle aussi charivari le jeu où l’on doit découvrir le mot dont l’ordre des lettres a été brouillé.

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