Des bancs de La Cité à la vie de tournée
Chaque mois, le secteur Philanthropie · Diplômés de La Cité vous propose de découvrir le parcours de donateurs, diplômés et membres de la communauté de La Cité.
Par Yan Leduc
Je m’en rappelle encore très bien. J’avais 6 ans et je venais d’avoir ma première guitare, inspiré par un papa musicien à ses heures.
« À peine trois ans plus tard, cet intérêt se consolidait, notamment grâce à la musique de groupes comme Kaïn, dont j’écoutais l’album en boucle. »
À ma sortie de l’école secondaire, ma passion était toujours bien vivante. Si l’idée a semblé un peu saugrenue à certains, je me suis inscrit au programme Techniques du génie électronique de La Cité dans l’idée de travailler dans l’industrie de la musique, plus particulièrement avec les amplificateurs, ce qui n’était certainement pas commun dans ce programme !
Un choix censé ET enrichissant
Je me rappellerai toujours d’Yvon Simard, un prof aujourd’hui retraité. Le sachant musicien à ses heures, je lui posais constamment des questions pour approfondir mes connaissances en matière d’équipement audio. « Viens me voir après le cours, Yan », me disait-il. Il m’a beaucoup appris et je lui en suis reconnaissant.
Même si mon père partageait ma passion, lui et ma mère avaient insisté pour que je poursuive mes études dans un domaine qui pourrait m’ouvrir les portes du marché de l’emploi, sachant que l’industrie musicale procure peu de stabilité.
Ce fut un excellent conseil.
La semaine suivant la fin de mes études, je commençais à travailler chez Lamarche Electric.
« Même si je n’avais pas étudié en électricité, j’avais acquis via mon programme plusieurs compétences transférables. »
L’entreprise m’a pris sous son aile, m’a formé, et m’a même permis de retourner à La Cité pour poursuivre mon apprentissage en électricité. J’ai gravi les échelons au point de devenir contremaître de chantier dans les dernières années.
De contremaître à chanteur et musicien
Pendant toutes ces années, je n’ai jamais abandonné la musique. Dès mes premières années à La Cité, j’ai gagné le concours de talents de Desjardins et j’ai commencé à être embauché pour des spectacles solos. C’est aussi à cette époque que j’ai commencé à « jammer » avec la gang de gars qui allait devenir Les Rats d’Swompe, un groupe de musique qui connaît de beaux succès ici et ailleurs, et qui prend de plus en plus de place dans ma vie.
Si on m’avait dit qu’un jour, je pourrais avoir un emploi que j’apprécie et qui me permettrait de m’acheter une maison dans ma jeune vingtaine comme j’en avais toujours rêvé, tout en ayant une carrière de chanteur et de musicien qui m’amène à voyager jusqu’aux États-Unis et à expérimenter avec les amplis, je n’y aurais peut-être pas cru.
Bien sûr, si j’y suis arrivé, c’est grâce à ma passion et à ma ténacité. Mais je sais aussi qu’un emploi stable et un employeur ouvert d’esprit et disposé à accommoder mon horaire de tournée m’ont permis de bénéficier d’une liberté et d’une flexibilité auxquelles peu d’artistes peuvent accéder.
Un endroit où découvrir des artistes francos à Ottawa
Le Festival Franco, où j’ai eu la chance d’offrir une prestation aux côtés de mon idole de jeunesse, Steve Veilleux du groupe Kaïn. Le Centre Shenkman d’Orléans est aussi une bonne salle de spectacle franco, de même que quelques petits bars étudiants comme le Café-bistro Le 801 de La Cité qui présente des concerts de temps à autre.
Un conseil aux aspirants artistes
Écoute Mom & Pop et va te chercher une formation qui te permettra d’obtenir un emploi que tu apprécies tout en assouvissant ta passion. C’est super de vouloir réaliser ses rêves mais ce n’est pas une mauvaise idée d’avoir un plan B.
Dans mes écouteurs ces jours-ci
Salebarbes est un « super groupe » qui m’accroche beaucoup. Il faut aussi découvrir Martin Dufort, un jeune auteur-compositeur-interprète country de la région. Et même si ce n’est pas de la musique de tous les jours, je suis aussi très fier de l’album de Noël des Rats!