7 conseils pour optimiser votre visite au Ottawa Wine and Food Festival
Par : Tom Vigeant, Sommelier
Coordonnateur du certificat de sommelier
Du 30 octobre au 3 novembre 2013 se tiendra l’édition 28e anniversaire du Ottawa Wine and Food Festival (OWFF), le plus important salon de vins et gastronomie de la région de la capitale nationale. Depuis l’an dernier, l’événement a lieu au Centre des congrès d’Ottawa.
Bien qu’on le présente comme étant un festival de cinq jours, le salon consiste en réalité de trois journées de dégustation qui seront offertes aux visiteurs, puisque le 30 octobre sera consacré à l’événement de lancement mettant en vedette l’excellente Véronique Rivest, qui s’est classée deuxième au Concours du Meilleur Sommelier du Monde à Tokyo plus tôt cette année, et que le salon fera relâche le 31 octobre à l’occasion de l’Halloween.
On annonce que plus de 1 400 vins, bières et spiritueux pourront être dégustés lors du festival. Comme à chaque année, les visiteurs pourront aussi se procurer des billets pour nombre d’événements spéciaux, comme des repas dégustation concoctés par des chefs de renom de la région, des dégustations de vins de la Californie et de l’Afrique du Sud, un atelier d’accords bières et fromages et, assez curieusement, une dégustation de vins tenue dans l’obscurité totale (qui devrait donner tout son sens au concept de « dégustation à l’aveugle » !).
Les organisateurs du festival ont aussi reconduit en 2013 le traditionnel Ottawa Wine Challenge, dans le cadre duquel un jury d’experts se réunit pour déguster des centaines de vins et distribuer des médailles aux plus méritants. Une dégustation des vins primés du festival, dont la liste se trouve sur le site Internet du OWFF à l’adresse www.ottawawineandfoodshow.com, est d’ailleurs l’un des événements spéciaux à l’horaire.
Des critiques mitigées…
Sans être dans le secret des dieux en ce qui concerne la santé financière du festival, à première vue le OWFF semble connaître un franc succès sur le plan commercial. Lors de la plus récente édition, en 2012, ce sont plus de 24 000 personnes qui ont franchi les portes du Centre des congrès et plusieurs événements spéciaux ont affiché complet. Depuis quelques années toutefois, le festival essuie sa part de mauvaises critiques. Le plus souvent, celles-ci tournent autour de deux thèmes récurrents : le rapport « qualité-prix » de l’événement, et son ambiance.
Il est vrai qu’il en coûte cher de profiter du OWFF. Cette année, le prix d’entrée de base s’élève à 25 $ pour une journée, sans compter le coût des coupons qui sont requis pour déguster chacun des produits (les coupons de dégustation sont vendus 0,50 $ l’unité et le nombre de coupons requis varie selon le produit). Ceux qui souhaiteront assister à un atelier devront quant à eux débourser entre 55 $ et 95 $ pour leur passe quotidienne (j’ajouterais qu’il est particulièrement difficile de s’y retrouver parmi tous les différents types de forfaits proposés). Or, plusieurs s’entendent pour dire que même si elle est relativement imposante en matière de nombre de produits, l’offre n’est pas conséquente avec le prix du billet sur les plans de la variété et de la qualité de la sélection. Plusieurs amateurs de vins déplorent en effet qu’une trop grande proportion des produits offerts soit facilement disponible à coût modeste auprès de la LCBO, alors qu’on s’attend dans un tel événement à découvrir davantage de vins d’ordinaire moins accessibles.
Cette doléance est intimement liée au deuxième aspect qui suscite de la déception chez certains festivaliers : l’ambiance, plus précisément celle qui prévaut lors des périodes de pointe du vendredi soir et du samedi soir. À ces moments, on n’a aucun mal à percevoir les changements dans la clientèle : les jupes raccourcissent, les voix s’amplifient, les verres se vident d’un trait… à tel point qu’on a parfois l’impression d’avoir mis les pieds dans une boîte de nuit. Il suffit de demander aux habitués du OWFF, qu’ils soient visiteurs ou exposants, ce qu’ils pensent de cette fameuse faune de soirée et vous leur soutirerez à coup sûr un soupir d’exaspération. Pas étonnant qu’au fil des années les commerçants aient décidé de garder leurs meilleurs vins sous le comptoir du kiosque…
Il n’en demeure pas moins que l’OWFF représente un rendez-vous gastronomique annuel d’envergure dans la région. Il est donc à souhaiter que l’édition 2013 sache charmer les amateurs de vins et de bonne chère qui sont, soit dit en passant, de plus en plus nombreux à préférer jeter leur dévolu sur l’événement Rendez-vous des saveurs qui se tient au Casino du Lac-Leamy (18 au 20 octobre, www.rendezvousdessaveurs.com).
Sept conseils pour optimiser votre visite
En terminant, je me permets de vous offrir ces quelques conseils qui, je l’espère, vous aideront à mieux profiter de votre visite au OWFF :
- Allez-y vendredi après-midi. S’il vous est possible de prendre quelques heures de congé, je vous assure que la différence d’achalandage en vaudra la peine. Sinon, évitez autant que possible les vendredi et samedi soirs pour les raisons décrites ci-dessus.
- Planifiez votre visite. Consultez le site internet du OWFF (www.ottawawineandfoodshow.com, en anglais). Même si celui-ci pourrait être plus complet (une liste des exposants qui seront présents serait utile), vous y trouverez à tout le moins le calendrier des ateliers proposés.
- Une fois sur place, plutôt que de vous lancer à l’assaut des kiosques dès votre entrée, prenez le temps de cibler les exposants qui vous intéressent afin d’utiliser plus sagement vos coupons de dégustation. Pour ma part, j’aime bien me faire verser un verre et faire une tournée de reconnaissance du site avant de commencer à déguster.
- Si vous en avez les moyens, faites l’expérience d’un atelier. C’est souvent la meilleure façon de faire des découvertes et d’avoir un accès privilégié à des passionnés du métier.
- Attardez-vous aux kiosques des vignobles ontariens. Vous aurez souvent l’occasion de discuter directement avec les producteurs.
- Soyez téméraires, osez essayer! C’est votre chance de découvrir de nouveaux produits dont vous allez peut-être raffoler.
- Enfin, même si vous ne prévoyez pas déguster beaucoup, assurez-vous de planifier vos déplacements avec soin (transport en commun, chauffeur désigné, hébergement) afin d’éviter de prendre le volant avec les facultés affaiblies.