Fête et tradition : La Sainte-Catherine
Sainte Catherine, une vierge et martyre qui aurait vécu au IVe siècle en Alexandrie (Égypte), est devenue l’objet d’un culte en Normandie au XIIe siècle. Sainte Catherine fut suppliciée pour avoir défendu ses croyances chrétiennes, mais aussi pour avoir refusé les propositions nuptiales de l’empereur Maxence.
Comme quoi le refus de prendre mari peut avoir de fâcheuses conséquences! Elle est donc devenue patronne de la philosophie et protectrice des jeunes filles célibataires. Celles-ci la prient avec ardeur de les aider à trouver un bon parti, car devenir une « vieille fille » est une situation à éviter. Il est plutôt mal vu de franchir l’âge de 25 ans sans trouver un mari; on risque d’être victime de quolibets. st-ce pour cette raison que la date du 25 novembre fut choisie pour fêter sainte Catherine? L’histoire ne le dit pas. Cependant, on sait que les vieilles filles portaient parfois un bonnet blanc pour bien afficher leur disponibilité…
Le culte de sainte Catherine a franchi l’océan Atlantique. En Amérique, la coutume prendra des airs de fête au XVIIe siècle grâce, en partie, à une confiserie dont on attribue la création à Marguerite Bourgeoys. En effet, la première institutrice de Ville-Marie aurait conçu une tire à base de mélasse afin d’encourager l’assiduité en classe de ses jeunes élèves français et amérindiens. Dès lors, la Sainte-Catherine ne peut plus se célébrer sans la confection de cette tire. À l’école, cette coutume s’accompagne de jeux et de chants alors qu’à la maison, on suspend le travail pour quelques heures. Qui sait, de jeunes hommes proposeront peut-être leurs services pour étirer le mélange de mélasse jusqu’à ce qu’il prenne une belle teinte dorée… Aujourd’hui, on ne raille peut-être plus les célibataires, mais on savoure toujours la tire, maison ou commerciale, toujours coupée et enveloppée dans des papillotes.