Fête et tradition : La corvée

mains qui coupent du foin

La pratique de la corvée montre à quel point l’entraide et la solidarité sont des éléments essentiels à l’établissement des communautés françaises en Amérique. La réalisation de plusieurs travaux agricoles et domestiques exige un effort collectif.

Les membres des familles d’un même rang sont donc appelés à donner leur temps et leur labeur pour défricher, scier du bois, aider aux récoltes, faire boucherie et préparer les conserves de nourriture. La corvée est particulièrement nécessaire lorsque la maladie ou la mort frappe une famille.

La confection des vêtements donne aussi lieu à quelques corvées. L’étape du foulage en est un exemple : une dizaine d’hommes poussent de grandes pièces d’étoffe dans une eau chaude et savonneuse pendant plusieurs heures. L’opération resserre les fibres du tissu suffisamment pour qu’ils ne rétrécissent plus lors de prochains lavages. Une fois l’étoffe ainsi apprêtée, on peut y tailler le vêtement.

Les corvées, agrémentées de chansons et d’histoires, s’accomplissent en général dans la bonne humeur. Une fois l’ouvrage terminé, les hôtes de la corvée servent un copieux repas aux travailleurs; suit une soirée dansante. En Acadie, toute l’affaire prend le nom de frolic, qui signifie en anglais: folâtrer…

Rappelons que l’apparition de la corvée date du Moyen Âge; elle était alors obligatoire. Quelques jours par année, les serfs devaient travailler sans rémunération pour le roi. Cet usage s’est poursuivi sous le régime seigneurial en Nouvelle-France. Les censitaires fournissaient entre un et quatre jours de travail par an, soit pour l’entretien du moulin et du manoir seigneurial, soit pour participer à la construction des routes et des ponts.

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