Fête et tradition : Noël
Dès les débuts des colonies en Nouvelle-France et en Acadie, Noël est une fête très religieuse et se célèbre par trois messes. La plus impressionnante, la messe de minuit, permet d’admirer la crèche et son petit Jésus de cire, avec de nos jours l’inévitable chant du Minuit chrétien. Certaines paroisses offrent même une crèche vivante, dans laquelle des gens représentent les membres de la sainte Famille. Au retour de l’église, c’est le réveillon : la dinde accompagnée de canneberges (aussi appelées atacas ou atocas) et le cipaille font les délices des maisonnées québécoises, tandis qu’en Acadie on préfère l’oie avec un rôti de piroune. Après avoir dégusté un morceau de la bûche de Noël, les musiciens de la famille s’assurent de faire lever la tablée pour une soirée de danse!
L’origine du père Noël et des cadeaux nous vient de saint Nicolas (270-310) de la ville de Myre, située en Asie Mineure (Turquie actuelle). Ses parents sont décédés alors qu’il était très jeune, lui laissant leur fortune. Généreux, saint Nicolas va souvent porter de l’or à ceux qui en ont besoin et donne, au début décembre, des cadeaux aux enfants des environs. À l’orée du XVIIe siècle, les immigrants hollandais transmirent en Amérique du Nord la tradition de donner des cadeaux aux enfants à la Saint-Nicolas. Plus tard, la société chrétienne trouva plus approprié de rapprocher cette « fête des enfants » de celle de l’Enfant Jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint Nicolas (Santa Claus des pays nordiques), représenté sous l’aspect d’un vieillard à barbe blanche portant un long manteau à capuchon ou parfois même des habits épiscopaux (saint Nicolas ayant été évêque de Myre), fait désormais sa tournée à la faveur de la nuit du 24 décembre.
Il y a quelques années encore, c’est au lendemain de Noël que les enfants recevaient un bas de Noël rempli de friandises alors que les cadeaux se distribuaient au jour de l’an. Le mot « étrenne » signifie d’ailleurs un présent à titre d’heureux présage, donné à l’occasion du premier de l’an. Le matin de Noël, une pâte cuite en forme de poupée (les catins de pâte) était remise aux fillettes acadiennes. Désormais, la plupart des familles déballent les cadeaux le jour de Noël.
La commercialisation de Noël s’amorce dans les années 20. Le magasin Eaton organise le premier défilé du père Noël de Montréal en 1925. L’achat par catalogue contribue à mousser la popularité de l’échange de cadeaux à Noël. C’est une façon bien pratique, surtout en campagne, de se procurer les présents souhaités par petits et grands. L’image plus moderne du père Noël avec son habit rouge et les garnitures blanches est une trouvaille de Coca-Cola lors d’une campagne de publicité en 1931. Ces vêtements étant plus confortables et plus sécuritaires pour les voyages de nuit, le père Noël décida de les porter en tout temps.
De nos jours, cette fête, teintée de mercantilisme, demeure une occasion de réjouissance liant amis et membres de la famille (même si parfois tantes et oncles ne sont pas de tout repos!). Une coutume typiquement québécoise se perpétue : le Noël du campeur. Il s’agit d’une célébration de Noël, au mois de juillet, sur les terrains de camping de la province. Cette activité a vu le jour parce que des familles peu fortunées disposaient d’un peu plus d’espace pour recevoir la parenté lorsqu’elles pouvaient enfin s’installer à côté de leurs roulottes, l’été venu.